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Cinquième Soleil
Ceint Ki aime sol œil
Dé zoo Bab “i” sens
5ème chakra-La gorge- L’Express SION Le véritable Ka tri aime pouls VOIR. Ici on Égorge Pair Son. Vis Chou DA Mène in the mire Or
Parce-que L‘or Tu as
Désormais vaque sain
Fais comme Chew bac ca
Mâche ia
et cr’hache la bonne pare rôle.
Je parle comme ass
je me fonds dans l’âme ass
Ils déparlent récession
écœurés cession
Met mot A
je vois bien que Rê, c’est Sion
et que c’est l’heure
de la curée chez SION
Qi con sister à virer
les cures thon
Mash Ma low
alors je swallow
la pilule comme Néo
lentement je touche the wall
in the other side of the strict
Mi nie Mum
C’est Manu milita rize
qui me l’a dit
Cross the Road and you will
find a JOB
It’s waiting for you
Sinze a long long time Ego
Your team is ready
Jeu con firme
Jo Bi Jo bât
Affreux Jojo Bi bât
Lait preuve de M.O.N Sat âne
Jeu pass
Je tends le bras
timidement
et f’leurre l’assure face
de scare fèces
Alors Steve le couronné
Main vite Épure suivre
Soudain je réalise
que c’est un miroir
au fidèle reflet
de ma propre mue rail
G tend le bras
et lentement
Aube serve ma main
disparaître
a crosse the mire or
J’eusse tune glaçant tint
devant laquelle je suis restée
tout ce temps
si près du jardin,
au bord du Jourdain
Six Dé ration
Ici et maintenant
le main me dit
deux puits l’autre quoté
île étang de traverser
ces quelques gouttelettes d’eau
qui reflètent Alun phi nie
Légion qui t’habite et qui
détient l’égout te lettres
issues du gel
Lègue que trésor met
mettre en leg tu dois
car Ram Adam
Île faux vider
Mare des égorgements
des mous du ton
et de tout ce ram d’âmes
en Door mi
De l’autre côté
I chat Rê side
Eleven te voilait
Île heaven
de ton EVEN
Bien heure œufs
Rê chauffe ment
clim à tic
héla fonte des glaces
car
Névé libère enfin
le goût de l’Être
l’épars faim
le part fun
appelé pare tout ta tisse
Dé part FIN
Next step : How to explain you clearly ?
That X Ten is the tare gate
birth 6th human race from the third dix ment sion
Le vieux Fusible a sauté
alors jet Dé posé les arms
au château de Brun Nickel
éros mis
a guéri de ses brûlures
car le monstre de
l’autre côté du miroir
était innocent
La pire O manne
Sethé Moi
car pressée j’étais
alors que la douce chaleur
de mon cœur eut
su Phi à fer fondre
le Mi r’âge et
rentrer mon glaive
au fourreau
épée et house à nouveau Rê unis
Sabre la sert en clan chez
Vous êtes tous invités au Mar “i” âge.
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Larme à gauche
souffle he sim/Soufi cîme
3.03
ma mémoire est Morte
J’en avais marre d’eux Ma RAM
je me souviens et puis j’oublie
Je ne rame plus
Je laisse coups laids
je rends les armes
Je passe enfin la larme à gauche
M.O.N AORTE, LIS ÇA !
Througt my throat
Alors j’ouvre bien grands les arms
Allo riz On tall
et le compte goutte devient TORE en.
Gens l’EVE mes oripeaux et ma Skin
dévoile enfin mon sky-In est toilé.
Mon regard compas Sion aile D.call
aux confins du firme Maman.
Calez idiot scope,
le Bourdon a vibré et courbé le temps pour moi.
OTAN suspends ton vol
et love eau temps que tue-le pour RA
Je suis désormais polyglotte
Sept Ici que Mama NOTA que
jeu pass la Seconde nez sens
ma sauce hier j’ai bien remué
alors naisse ARA
je parle chat,
rapiette
abeille,
feu leurres
cou leurres
oie saut
excès Terra
Mon rubis Kase cube
et ses combines nés sons
se multiplient à l’infini depuis l’un fini
Je tri côte laids D.trie tu
car j’aide écho D.
je fais et défaits tout comme Hélène
en attendant l’heureux tour du lisse en lice
pour le moment encore en slice.
Je vais partout en confit Name en
et l’époux dans la tête
Alors je regarde les cerfs cueille décan Fema
depuis le CERN Q œil de Lit Roy et des champs sons de Fame
Je CRÉE avec mon allié N au point ZERO
et je deviens ROSE deux cons fusion
Rêve eau lu Sion
EVE eau lu Sion
In gouvernable
j’ai tourné ma tête de note
de l’autre écho t’es.
Ancienne tête de linotte
mais pour quelques litotes
je me suis laissée goût vers nés
désormais j’ai Droit Allah 5 jet.
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you should see me in a crown» par Billie Eilish
Trinity s’est reconvertie dans la danse
Bite my tongue, bide my time
Je mords ma langue, j’attends mon heure
Wearing a warning sign
Portant un panneau d’avertissement
Wait ’til the world is mine
J’attends jusqu’à ce que le monde soit mien
Visions I vandalize
Visions que je saccage
Cold in my kingdom size
Froide dans l’ampleur de mon royaume
Fell for these ocean eyes
J’ai craqué pour ces yeux océan(Chorus:)
You should see me in a crown
Tu devrais me voir avec une couronne
I’m gonna run this nothing town
Je vais diriger cette foutue ville
Watch me make ’em bow
Regarde-moi les faire s’incliner
One by one by one
Un par un
One by one by
Un par un
You should see me in a crown
Tu devrais me voir avec une couronne
Your silence is my favorite sound
Ton silence est mon son préféré
Watch me make ’em bow
Regarde-moi les faire s’incliner
One by one by one
Un par un
One by one by one
Un par unCount my cards, watch them fall
Je compte mes cartes, les regarde tomber
Blood on a marble wall
Sang sur le mur de marbre
I like the way they all
J’aime la façon dont tous
Scream
Crient
Tell me which one is worse
Dis-moi lequel est le pire
Living or dying first
Vivant ou mort en premier
Sleeping inside a hearse
Dormant dans un corbillard
I don’t dream
Je ne rêve pasYou say
Tu dis
Come over baby
Viens par là chérie
I think you’re pretty
Je pense que tu es mignonne
I’m okay
Ça va
I’m not your baby
Je ne suis pas ta chérie
If you think I’m pretty
Si tu penses que je suis mignonne(Chorus)
Crown
Couronne
I’m gonna run this nothing town
Je vais diriger cette foutue ville
Watch me make ’em bow
Regarde-moi les faire s’incliner
One by one by one
Un par un
One by one by
Un par un
You should see me in a crown
Tu devrais me voir avec une couronne
Your silence is my favorite sound
Ton silence est mon son préféré
Watch me make ’em bow
Regarde-moi les faire s’incliner
One by one by one
Un par un
One by one by one
Un par un -
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Les Nuits D’Une Demoiselle
Colette Renard
Que c’est bon d’être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l’étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuitJe me fais sucer la friandise
Je me fais caresser le gardon
Je me fais empeser la chemise
Je me fais picorer le bonbonJe me fais frotter la péninsule
Je me fais béliner le joyau
Je me fais remplir le vestibule
Je me fais ramoner l’abricotJe me fais farcir la mottelette
Je me fais couvrir le rigondonne
Je me fais gonfler la mouflette
Je me fais donner le picotinJe me fais laminer l’écrevisse
Je me fais foyer le cœur fendu
Je me fais tailler la pelisse
Je me fais planter le mont veluJe me fais briquer le casse-noisettes
Je me fais mamourer le bibelot
Je me fais sabrer la sucette
Je me fais reluire le berlingotJe me fais gauler la mignardise
Je me fais rafraîchir le tison
Je me fais grossir la cerise
Je me fais nourrir le hérisson
Je me fais chevaucher la chosette
je me fais chatouiller le bijou
Je me fais bricoler la cliquette
Je me fais gâter le matouEt vous me demanderez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh! cela tient en peu de lettres
Le jour , je baise, tout simplement -
Le Paradis
Le Paradis
par Corneille
Et si le bout de mes rêves, mes rêves
N’était qu’un bout de toi
Et si au bout des tes lèvres, tes lèvres
Renaissait un autre moi
Et si le bonheur qui me fait perdre haleine
N’était pas plus que ça
Et si l’amour avec toi, avec toi c’était ça
Le coup d’oeil à l’au delà
Et si on n’a que la vie
Qu’est ce qu’on attend allumons le feu
Et si on n’est que la nuit
Je fais de nous mon dernier vœux
Tu n’as qu’à dire un mot
Prends le temps qu’il fautEt si c’était toi mon paradis
Et si c’était moi ton paradis
Quand on fait ensemble, nous sommes, nous sommes indéfinis
Je sais qu’ensemble nous sommes, nous sommes notre infini
Et si c’était ça, le paradis
Et si dans le fond de tes yeux se révélait un fond de moi
Et si dans le chaud de ton corps je retrouvais enfin la foi
Et si le malheur lui seul dit que tu ne me remarques pas
De quoi aurais-je peur maintenant, maintenant
Je le sais, je le sais que tu ne vois que moi
Tu n’as qu’à dire un mot
Prends le temps qu’il te faut
Et si c’était toi mon paradis
Et si c’était moi ton paradis
Quand on fait ensemble, nous sommes, nous sommes indéfinis
Je sais qu’ensemble nous sommes, nous sommes notre infini
Et si c’était ça, le paradis -
SCYLLA-RÉPONDEZ-MOI
[Couplet 1]
Est-ce que toi aussi tu as cette impression étrange de frôler l’invisible ?
Que ton inexistence pour les autres est implicite ?
Est-ce que tu penses à te sauver loin d’ici ?
Parce que personne ne te comprend même dans les choses les plus simplissimes
Est-ce que tu sens le vide faire les cent pas autour de toi ?
Te dire que si tu es sensible, tu porteras une lourde croix !
Est-ce que tu sais pourtant qu’ailleurs ce ne serait pas mieux ?
Parce que où que tu sois ou ailles tes démons te rejoignent
Alors tu restes là, à compter les peut-être…
A ne devenir finalement que l’ombre de ce que tu peux être
Alors tu passes ton temps à te retenir
A partir tellement loin de toi que tu ne sais plus comment y revenir…[Refrain]
Hè !? Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Pourquoi tous ces gens me passent devant la gueule sans me voir ?
Psst ! Hè ! Ho ! Hè ! Ici, il fait très sombre !
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Si oui, qu’il me réponde !
Est-ce que je suis seul dans ce cas ?
Ne vous gênez pas ! Dites le moi !
Je n’aurai pas peur dans ce noir !
Non. J’ai cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs
Oui, j’ai l’habitude, mais dites-moi que je ne suis pas le seul
Dites-moi que je ne suis pas le seul. Psst ! Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Répondez-moi ![Couplet 2]
Psst ! Hè ! Est-ce que des fois tu sens que la violence te serre contre elle ?
Tu te regardes et te demandes à quoi ça sert qu’on t’aime
Est-ce que tu sais que tu n’arrêtes pas d’en décevoir ?
Mais que tu as donné tellement de toi que tu n’es plus capable de recevoir
Est-ce que tu le sens ? Cet abîme qui te sépare des autres ?
Cet épicentre émotionnel qui te déplace les côtes ?
Est-ce que tu subis ça ? Hein ?
Est-ce que tu sens ce quelque chose de plus dans ce monde pour lequel la science ne suffit pas ?
Est-ce que tu tentes de l’atteindre ? Est-ce que ça te défonce ? De savoir dès le départ
Qu’ici personne n’aura les bonnes réponses
Mais tu ne peux pas t’empêcher de perdre pied
Parce qu’au plus tu les repousses au plus ces questions reviennent te chercher
T’est-il arrivé de préméditer un meurtre ?
Et rien que d’y penser, en frissonner de plaisir…
Te sentir terrifié d’un cœur, qui te fait mal tant il se serre quand il est rongé par le désir ![Refrain]
[Couplet 3]
Si quelqu’un m’entend qu’il me réponde tout de suite
Cette solitude me bousille, j’y croupis depuis douze piges
Un tout petit signe, rien de plus qu’un oubli
Un regard, une parole, un coup de cil, ou même un soupir !
Je ne demande pas grand-chose. Juste de savoir
Juste que cette solitude s’arrête un jour de s’accroître
En attendant je me plais à croire que l’on est tous les mêmes
Chacun ses plaies ouvertes mais on ne pense qu’à recoudre les siennes
Alors on s’isole, on se soigne du gros
Parce qu’on a peur de les rouvrir, on en parle plus trop
Alors on passe son temps à se retenir…
À partir tellement loin des autres que l’on ne sait plus comment y revenir[Refrain 2]
Non, je ne suis pas seul dans ce cas !
Alors pourquoi est-ce qu’on se passe devant la gueule sans se voir ?
Pssst ! Hè ! Ho ! Hè !? Je vous vois ! Même s’il fait très sombre
Alors pourquoi n’y a-t-il personne qui me réponde ?
Non, tu n’es pas seul dans ce cas
Parle-moi, parle-lui. Pourquoi tu gueules sans voix ? Hein ?
Tu as cette aptitude à ne croiser que de pâles lueurs
Tu en as l’habitude, oui. Mais dis-toi que tu n’es pas le seul
Dites-lui qu’il n’est pas le seul
Est-ce qu’il y a quelqu’un ? Répondez-moi ! -
SCYLLA-QUI SUIS-JE ?
[Intro]
Qui suis-je ?
[Couplet unique]
Je ne suis qu’un homme dans la masse que les hautes classes abusent
Une sorte d’esclave mais m’asseoir sur un trône ne me parle pas plus
C’est ma place, je l’assume
J’espère un soulèvement des faibles de tout mon cœur
Comme si j’étais le môme à Spartacus
Que ma chair serve d’aide à trouver ce pont qui parte de la terre vers le ciel
Que le traverse même mes ennemis
J’ai l’impression étrange d’avoir été présent lors de la dernière Cène
Je lutte… Et même si l’étreinte est horrible
Je donne ma vie pour sauver celle des miens, Vercingétorix
J’allie précision des frappes aux forces de l’Esprit, pas au vide
Mon âme habitait peut-être le corps d’un maître Shaolin, qui sait…
Qui sait qui je suis et d’où je viens
Je ne suis peut-être pas ce que je semble être
En tous cas jusqu’ici tout se tient…
J’entends encore le chant de mes frères, les fouets, les bruits de vagues
L’éclat des chaînes qui se brisent, puis…
Le cri jouissif des bourreaux devenus victimes dans les entrailles de l’Amistad
Je sens que dans mes veines le sang de toutes les victimes coule
Quand Gilles saigne, le chant du viking s’ouvre
Je déterre la hache de guerre pour défendre une terre sacrée
J’écris tous mes textes avec une plume à Sitting Bull
Et j’aime ce qui est caché
Parce que je sais que souvent le Verbe de l’Esprit se déguise
Et si je cherche à le démasquer, c’est peut-être qu’il y a des siècles
J’étais parmi les disciples d’Hermès Trismégiste
J’ai dû en perdre du grade
Je n’ai rien d’un chevalier mais je suis en quête du Graal
C’est que mon cœur n’était peut-être pas si pur
En attendant je crois que c’est dans ma gorge que se planque Excalibur
Mais je chanterai l’Amour même si ma terre prend feu
Puisque l’Invisible garde toute vie
J’attendrai mon retour, je veux disparaître en Dieu
En moi résonne la voix de grands mystiques d’Andalousie
Mais d’où me viennent ces mots ? D’où ? D’où me viennent ces souvenirs ?
D’où me viennent ces goûts ? D’où ? D’où me viennent ces soupirs ?
D’où me viennent ces routes ? Les sens ? Qui suivre ?
D’où viennent ces doutes ? D’où ? De quand ? Qui suis-je ?[Outro]Comme toi je ne suis peut-être pas ce que je semble être
Je me croyais différent des autres mais cette enveloppe charnelle n’est qu’un masque
Je porte en moi les chromosomes de l’Humanité entière -
Salut Le Grand Michel
Les moulins de mon cœur
Laids moud l’un démon co heurt
Comme une pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Comme un manège de lune
Avec ses chevaux d´étoiles
Comme un anneau de Saturne
Un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœurComme un écheveau de laine
Entre les mains d´un enfant
Ou les mots d´une rengaine
Pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige
Comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège
Sur des moutons d´océan
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœurCe jour-là près de la source
Dieu sait ce que tu m´as dit
Mais l´été finit sa course
L´oiseau tomba de son nid
Et voila que sur le sable
Nos pas s´effacent déjà
Et je suis seul à la table
Qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure
Sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent
Aussitôt qu´on les oublie
Et les feuilles de l´automne
Rencontre des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne
La couleur de tes cheveuxUne pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Au vent des quatre saisons
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur -
Jean-Christophe et la musique
Jean-Christophe et la musique
Gens Christ off et la muse du hic, celui qui apprend à lire la matrice sur le chemin vers le Christ on (Cri Stone). Pierre qui roule n’amasse pas mousse, mais le chemin est truffé d’embûches et la couronne tressée d’épines. La partition est faite d’envolées, de pleins (de plaintes), et de déliés (dès liés en sont jetés), d’abîmes sans fond, les montagnes Russes à escalader lentement mais sûrement. Attention le sommet n’est pas le but, juste le met, le repas de la somme de nos maux mis en mots. L’Alpha et l’omega de l’homme méga qui ne pourra éviter chacune des touches du clavier du Père, sur lequel chacun se doit d’interpréter avec Brio (BRI du haut) sa partition (sa part de zion). Un travail de longue haleine (all haine) jusqu’à faire se rejoindre les deux rives séparées par l’immense fleuve transportant tous nos déchets, nos rebuts. Alors à nos rébus pour ne plus boire la tasse, noyés, submergés par nos mémoires débordantes. Ouvrons les vannes, mais ne faisons pas dans la vanne gratuite, ou ayons le courage de la tourner à juste titre vers son envoyeur comme un effet boomerang. (Le boom range chacun à sa place, chacun son rang). Ne te ménage pas à faire ton ménage. Ce qui mène ton âge et encombre tes placards débordants de fantômes et de squelettes qu’il est temps de libérer.
Extrait Tome I (L’aube) de Romain Rolland
Christophe, avec la légèreté cruelle de l’enfance, partageait le dédain de son père et de son grand-père pour le petit marchand. Il s’en divertissait comme d’un objet comique ; il le harcelait de taquineries stupides, que l’autre supportait avec son inaltérable tranquillité. Christophe l’aimait cependant, sans bien s’en rendre compte. Il l’aimait d’abord comme un jouet docile, dont on fait ce qu’on veut. Il l’aimait aussi parce qu’il y avait toujours quelque chose de bon à attendre de lui : une friandise, une image, une invention amusante.
Le retour du petit homme était une joie pour les enfants ; car il leur faisait toujours quelque surprise. Si pauvre qu’il fût, il trouvait moyen d’apporter un souvenir à chacun ; et il n’oubliait la fête d’aucun de la famille. On le voyait arriver ponctuellement aux dates solennelles ; et il tirait de sa poche quelque gentil cadeau, choisi avec cœur. On y était si habitué qu’on songeait à peine à le remercier : il paraissait suffisamment payé par le plaisir qu’il avait à l’offrir. Mais Christophe, qui ne dormait pas très bien, et qui, pendant la nuit, ressassait dans son cerveau les événements de la journée, réfléchissait parfois que son oncle était très bon ; il lui venait pour le pauvre homme des effusions de reconnaissance, dont il ne lui montrait rien, une fois le jour venu, parce qu’alors il ne pensait plus qu’à se moquer. Il était d’ailleurs trop petit encore pour attacher à la bonté tout son prix : dans le langage des enfants, bon et bête sont presque synonymes ; et l’oncle Gottfried (La paix de D’yeux) en semblait la preuve vivante.
Un soir que Melchior dînait en ville, Gottfried, resté seul dans la salle du bas, tandis que Louisa couchait les deux petits, sortit, et alla s’asseoir à quelques pas de la maison, au bord du fleuve. Christophe l’y suivit par désœuvrement ; et, comme d’habitude, il le persécuta de ses agaceries de jeune chien, jusqu’à ce qu’il fût essoufflé et se laissât rouler sur l’herbe à ses pieds. Couché sur le ventre, il s’enfonça le nez dans le gazon. Quand il eut repris haleine, il chercha quelque nouvelle sottise à dire, et, l’ayant trouvée, il la cria, en se tordant de rire, la figure toujours enfouie en terre. Rien ne lui répondit. Étonné de ce silence, il leva la tête, et s’apprêta à redire son bon mot. Son regard rencontra le visage de Gottfried, éclairé par les dernières lueurs du jour qui s’éteignait, dans des vapeurs dorées. Sa phrase lui resta dans la gorge. Gottfried souriait, les yeux à demi fermés, la bouche entr’ouverte ; et sa figure souffreteuse était d’un sérieux indicible. Christophe, appuyé sur les coudes, se mit à l’observer. La nuit venait ; la figure de Gottfried s’effaçait peu à peu. Le silence régnait. Christophe fut pris à son tour par les impressions mystérieuses qui se reflétaient sur le visage de Gottfried. La terre était dans l’ombre, et le ciel était clair : les étoiles naissaient. Les petites vagues du fleuve clapotaient sur la rive. L’enfant s’engourdissait ; il mâchait, sans les voir, de petites tiges d’herbes. Un grillon criait près de lui. Il lui semblait qu’il allait s’endormir… Brusquement, dans l’obscurité, Gottfried chanta. Il chantait d’une voix faible, voilée, comme intérieure ; on n’aurait pu l’entendre à vingt pas. Mais elle avait une sincérité émouvante ; on eût dit qu’il pensait tout haut, et qu’au travers de cette musique, comme d’une eau transparente, on pût lire jusqu’au fond de son cœur. Jamais Christophe n’avait entendu chanter ainsi. Et jamais il n’avait entendu une pareille chanson. Lente, simple, enfantine, elle allait d’un pas grave, triste, un peu monotone, sans se presser jamais, – avec de longs silences, – puis se remettait en route, insoucieuse d’arriver, et se perdait dans la nuit. Elle semblait venir de très loin, et allait on ne sait où. Sa sérénité était pleine de trouble ; et, sous sa paix apparente, dormait une angoisse séculaire. Christophe ne respirait plus, il n’osait faire un mouvement, il était tout froid d’émotion. Quand ce fut fini, il se traîna vers Gottfried, et, la gorge serrée :
– Oncle !… demanda-t-il.
Gottfried ne répondit pas.
– Oncle ! répéta l’enfant, en posant ses mains et son menton sur les genoux de Gottfried.
La voix affectueuse de Gottfried dit :
– Mon petit…
– Qu’est-ce que c’est, oncle ? Dis ! Qu’est-ce que tu as chanté ?
– Je ne sais pas.
– Dis ce que c’est !
– Je ne sais pas. C’est une chanson.
– C’est une chanson de toi ?
– Non, pas de moi ! quelle idée !… C’est une vieille chanson.
– Qui l’a faite ?
– On ne sait pas…
– Quand ?
– On ne sait pas…
– Quand tu étais petit ?
– Avant que je fusse au monde, avant qu’y fût mon père, et le père de mon père, et le père du père de mon père… Cela a toujours été.
– Comme c’est étrange ! Personne ne m’en a jamais parlé.
Il réfléchit un moment :
– Oncle, est-ce que tu en sais d’autres ?
– Oui.
– Chante une autre, veux-tu ?
– Pourquoi chanter une autre ? Une suffit. On chante, quand on a besoin de chanter, quand il faut qu’on chante. Il ne faut pas chanter pour s’amuser.
– Mais pourtant, quand on fait de la musique ?
– Ce n’est pas de la musique.
Le petit resta pensif. Il ne comprenait pas très bien. Cependant, il ne demanda pas d’explications : c’est vrai, ce n’était pas de la musique, de la musique comme les autres. Il reprit :
– Oncle, est-ce que toi, tu en as fait ?
– Quoi donc ?
– Des chansons !
– Des chansons ? oh ! comment est-ce que j’en ferais ? Cela ne se fait pas.
L’enfant insistait avec sa logique habituelle :
– Mais, oncle, cela a été fait pourtant une fois…
Gottfried secouait la tête avec obstination :
– Cela a toujours été.
L’enfant revenait à la charge :
– Mais, oncle, est-ce qu’on ne peut pas en faire d’autres, de nouvelles ?
– Pourquoi en faire ? Il y en a pour tout. Il y en a pour quand tu es triste, et pour quand tu es gai ; pour quand tu es fatigué, et que tu penses à la maison qui est loin ; pour quand tu te méprises, parce que tu as été un vil pécheur, un ver de terre ; pour quand tu as envie de pleurer, parce que les gens n’ont pas été bons avec toi ; et pour quand tu as le cœur joyeux, parce qu’il fait beau et que tu vois le ciel de Dieu, qui, lui, est toujours bon, et qui a l’air de te rire… Il y en a pour tout, pour tout. Pourquoi est-ce que j’en ferais ?
– Pour être un grand homme ! dit le petit, tout plein des leçons de son grand-père et de ses rêves naïfs.
Gottfried eut un petit rire doux. Christophe, un peu vexé, demanda :
– Pourquoi ris-tu ?
Gottfried dit :
– Oh ! moi, je ne suis rien.
Et, caressant la tête de l’enfant, il demanda :
– Tu veux donc être un grand homme, toi ?
– Oui, répondit fièrement Christophe.
Il croyait que Gottfried allait l’admirer. Mais Gottfried répondit :
– Pourquoi faire ?
Christophe fut interloqué. Après avoir cherché, il dit :
– Pour faire de belles chansons !
Gottfried rit de nouveau, et dit :
– Tu veux faire des chansons, pour être un grand homme ; et tu veux être un grand homme, pour faire des chansons. Tu es comme un chien qui tourne après sa queue.
Christophe fut très froissé. À tout autre moment, il n’eût pas supporté que son oncle, dont il avait l’habitude de se moquer, se moquât de lui à son tour. Et, en même temps, il n’eût jamais pensé que Gottfried pût être assez intelligent pour l’embarrasser par un raisonnement. Il chercha un argument, ou une impertinence à lui répondre, et ne trouva rien. Gottfried continuait.
– Quand tu serais grand, comme d’ici à Coblentz, jamais tu ne feras une seule chanson.
Christophe se révolta :
– Et si je veux en faire !…
– Plus tu veux, moins tu peux. Pour en faire, il faut être comme eux. Écoute…
La lune s’était levée, ronde et brillante, derrière les champs. Une brume d’argent flottait au ras de terre, et sur les eaux miroitantes. Les grenouilles causaient, et l’on entendait dans les prés la flûte mélodieuse des crapauds. Le trémolo aigu des grillons semblait répondre au tremblement des étoiles. Le vent froissait doucement les branches des aulnes. Des collines au-dessus du fleuve, descendait le chant fragile d’un rossignol.
– Qu’est-ce que tu as besoin de chanter ? soupira Gottfried, après un long silence… (On ne savait pas s’il se parlait à lui-même, ou à Christophe)… Est-ce qu’ils ne chantent pas mieux que tout ce que tu pourras faire ?
Christophe avait bien des fois entendu tous ces bruits de la nuit. Mais jamais il ne les avait entendus ainsi. C’est vrai : qu’est-ce qu’on avait besoin de chanter ?… Il se sentait le cœur gonflé de tendresse et de chagrin. Il aurait voulu embrasser les prés, le fleuve, le ciel, les chères étoiles. Et il était pénétré d’amour pour l’oncle Gottfried, qui lui semblait maintenant le meilleur, le plus intelligent, le plus beau de tous. Il pensait combien il l’avait mal jugé ; et il pensait que l’oncle était triste, parce que Christophe le jugeait mal. Il était plein de remords. Il éprouvait le besoin de lui crier : « Oncle, ne sois plus triste, je ne serai plus méchant ! Pardonne-moi, je t’aime bien ! » Mais il n’osait pas. – Et tout d’un coup, il se jeta dans les bras de Gottfried ; mais sa phrase ne voulait pas sortir ; il répétait seulement : « Je t’aime bien ! » et il l’embrassait passionnément. Gottfried, surpris et ému, répétait : « Et quoi ? Et quoi ? » et il l’embrassait aussi. – Puis il se leva, lui prit la main, et dit : « Il faut rentrer. » Christophe revenait, triste que l’oncle n’eût pas compris. Mais, comme ils arrivaient à la maison, Gottfried lui dit : « D’autres soirs, si tu veux, nous irons encore entendre la musique du bon Dieu, et je te chanterai d’autres chansons. » Et quand Christophe l’embrassa, plein de reconnaissance, en lui disant bonsoir, il vit bien que l’oncle avait compris.
Depuis lors, ils allaient souvent se promener ensemble, le soir ; et ils marchaient sans causer, le long du fleuve, ou à travers les champs. Gottfried fumait sa pipe lentement, et Christophe lui donnait la main, un peu intimidé par l’ombre. Ils s’asseyaient dans l’herbe ; et, après quelques instants de silence, Gottfried lui parlait des étoiles et des nuages ; il lui apprenait à distinguer les souffles de la terre et de l’air et de l’eau, les chants, les cris, les bruits du petit monde voletant, rampant, sautant ou nageant, qui grouille dans les ténèbres, et les signes précurseurs de la pluie et du beau temps, et les instruments innombrables de la symphonie de la nuit. Parfois Gottfried chantait des airs tristes ou gais, mais toujours de la même sorte ; et toujours Christophe retrouvait à l’entendre le même trouble. Jamais il ne chantait plus d’une chanson par soir ; et Christophe avait remarqué qu’il ne chantait pas volontiers, quand on le lui demandait ; il fallait que cela vînt de lui-même, quand il en avait envie. On devait souvent attendre longtemps, sans parler ; et c’était au moment où Christophe pensait : « Voilà ! il ne chantera pas ce soir… », que Gottfried se décidait.
Un soir que Gottfried ne chantait décidément pas, Christophe eut l’idée de lui soumettre une de ses petites compositions, qui lui donnaient à faire tant de peine et d’orgueil. Il voulait lui montrer quel artiste il était. Gottfried l’écouta tranquillement ; puis il dit :
– Comme c’est laid, mon pauvre Christophe !
Christophe en fut si mortifié qu’il ne trouva rien à répondre. Gottfried reprit, avec commisération :
– Pourquoi as-tu fait cela ? C’est si laid ! Personne ne t’obligeait à le faire.
Christophe protesta, rouge de colère :
– Grand-père trouve ma musique très bien, cria-t-il.
– Ah ! fit Gottfried, sans se troubler. Il a raison sans doute. C’est un homme bien savant. Il se connaît en musique. Moi, je ne m’y connais pas…
Et, après un moment :
– Mais je trouve cela très laid.
Il regarda paisiblement Christophe, vit son visage dépité, sourit, et dit :
– As-tu fait d’autres airs ? Peut-être j’aimerai mieux les autres que celui-ci.
Christophe pensa qu’en effet ses autres airs effaceraient l’impression du premier ; et il les chanta tous. Gottfried ne disait rien ; il attendait que ce fût fini. Puis, il secoua la tête, et dit avec une conviction profonde :
– C’est encore plus laid.
Christophe serra les lèvres ; et son menton tremblait : il avait envie de pleurer. Gottfried, comme consterné lui-même, insistait :
– Comme c’est laid !
Christophe, la voix pleine de larmes, s’écria :
– Mais enfin, pourquoi est-ce que tu dis que c’est laid ?
Gottfried le regarda avec ses yeux honnêtes :
– Pourquoi ?… Je ne sais pas… Attends… C’est laid… d’abord parce que c’est bête… Oui, c’est cela… C’est bête, cela ne veut rien dire… Voilà. Quand tu as écrit cela, tu n’avais rien à dire. Pourquoi as-tu écrit cela ?
– Je ne sais pas, dit Christophe d’une voix lamentable. Je voulais écrire un joli morceau.
– Voilà ! Tu as écrit pour écrire. Tu as écrit pour être un grand musicien, pour qu’on t’admirât. Tu as été orgueilleux, tu as menti : tu as été puni… Voilà ! On est toujours puni, lorsqu’on est orgueilleux et qu’on ment, en musique. La musique veut être modeste et sincère. Autrement, qu’est-ce qu’elle est ? Une impiété, un blasphème contre le Seigneur, qui nous a fait présent du beau chant pour dire des choses vraies et honnêtes.
Il s’aperçut du chagrin du petit et voulut l’embrasser. Mais Christophe se détourna avec colère ; et plusieurs jours, il le bouda. Il haïssait Gottfried. – Mais il avait beau se répéter : « C’est un âne ! Il ne sait rien, rien ! Grand-père, qui est bien plus intelligent, trouve que ma musique est très bien » ; – au fond de lui-même, il savait que c’était son oncle qui avait raison ; et les paroles de Gottfried se gravaient en lui : il avait honte d’avoir menti.
Aussi, malgré sa rancune tenace, pensait-il toujours à l’oncle maintenant, quand il écrivait de la musique ; et souvent il déchirait ce qu’il avait écrit, par honte de ce que Gottfried en aurait pu penser. Quand il passait outre et écrivait un air, qu’il savait ne pas être tout à fait sincère, il le lui cachait soigneusement ; il tremblait devant son jugement ; et il était tout heureux, quand Gottfried disait simplement d’un de ses morceaux : « Ce n’est pas trop laid… J’aime… »
Parfois aussi, pour se venger, sournoisement il lui jouait le tour de lui présenter, comme siens, des airs de grands artistes ; et il était dans la jubilation, quand Gottfried, par hasard, les trouvait détestables. Mais Gotttried ne se troublait pas. Il riait de bon cœur, en voyant Christophe battre des mains et gambader de joie autour de lui ; et il revenait toujours à son argument ordinaire : « C’est peut-être bien écrit, mais cela ne dit rien. » – Jamais il ne voulut assister à un des petits concerts qu’on donnait à la maison. Si beau que fût le morceau, il commençait à bâiller et prenait un air hébété d’ennui. Bientôt il n’y tenait plus, et s’esquivait sans bruit. Il disait :
– Vois-tu, petit : tout ce que tu écris dans la maison, ce n’est pas de la musique. La musique dans la maison, c’est le soleil en chambre. La musique est dehors, quand tu respires le cher petit air du bon Dieu.
Il parlait toujours du bon Dieu : car il était très pieux, à la différence des deux Krafft, père et fils, qui faisaient les esprits forts, tout en se gardant bien de manger gras le vendredi.